Protéger les animaux du stress dû à la
Hausse des témpératures
Le stress thermique affecte les performances et la rentabilité des productions animales. Malheureusement, les agriculteurs ne peuvent pas toujours mesurer précisément les pertes liées à cette menace insidieuse, même si des études ont confirmé le coût élevé qui lui est associé. Pour le marché américain, les pertes annuelles ont été estimées à 98 millions USD pour l’industrie de la volaille (St Pierre et al., 2003), à 1 milliard USD pour l’industrie porcine dont la moitié dans le troupeau reproducteur (Pollmann, 2010), et à 1,5 milliard USD pour les vaches laitières (Key et Sneeringer, 2014) avec une perte allant jusqu’à 176 USD par vache et par an aux États-Unis dans les Etats les plus chauds (Ferreria et al., 2016). De même, en Europe, le coût a été estimé à environ 10 000 USD par an pour un élevage de 500 truies. Cette situation ne fera qu’empirer. Certaines projections ont évalué les pertes à 94 milliards de dollars par an au niveau mondial d’ici la fin du siècle, selon le scénario de projection le plus probable du GIEC (+2,7°C-+4,4°C d’ici 2100 ; SSP5-8.5 ; Thorton et al., 2022).
Le stress thermique est actuellement considéré comme l’un des facteurs de stress les plus importants impactant les élevages, conduisant à l’altération des performances zootechniques et de la santé (Gonzalez-Rivas et al., 2019). Il survient lorsque le gain de chaleur, provenant de l’environnement et du métabolisme, dépasse les pertes de chaleur, ce qui entraîne une température corporelle interne anormalement élevée. Pour maintenir la température corporelle dans sa zone thermo-neutre, le métabolisme est modulé et favorise la dissipation de la chaleur interne en même temps que la limitation de sa production. Cependant, ces modulations ont un coût.
Le stress oxydatif est l’un des principaux problèmes liés au stress thermique (Chauhan et al., 2021). Tout d’abord, le corps de l’animal répond au choc thermique par une surproduction de dérivés réactifs de l’oxygène, ce qui induit un stress oxydatif. En outre, la modulation du métabolisme pour réduire la chaleur interne produit des dérivés réactifs de l’oxygène. Il a été prouvé que la supplémentation en antioxydants naturels standardisés, tels que les polyphénols de raisin, constituait une stratégie pertinente pour limiter l’impact du stress thermique chez les pondeuses, les poulets de chair, les truies et les vaches laitières.
Les polyphénols naturels de raisin rumino-protégés, une solution pour atténuer
Les impacts du stress thermique chez les vaches laitières
L’effet de la supplémentation en extraits naturels de raisin rumino-protégés, Nor-Grape® BP-O, pendant l’été a été étudié avec l’Université de Messine, en Italie. L’essai a été réalisé sur des vaches laitières Simmenthal de fin juillet à fin août dans le sud de l’Italie. Les animaux ont reçu du Nor-Grape® BP-O en plus de la ration complète. La production et la composition du lait ont été enregistrées quotidiennement et la température rectale a été suivie aux jours 2, 10, 17, 28 et 35. Le temps de rumination, le temps de respiration forte et le temps d’alimentation ont été enregistrés quotidiennement.
Nor-Grape BP-O, un outil efficace pour soutenir les performances en condition de stress thermique
Résultats d'essai
D’après l’indice température-humidité (THI), les vaches laitières ont subi un niveau de stress thermique allant de modéré à sévère au cours de la période d’essai. Le temps de rumination et le temps d’alimentation ne différaient pas entre les groupes. Le rendement laitier était significativement plus élevé de 1,81 kg/jour grâce à la supplémentation par rapport au contrôle (respectivement, 28,7 et 26,9 kg/jour ; voir figure 1). Le bénéfice était le même pour le lait corrigé en matière grasse et le lait corrigé en énergie. Le rendement en protéines et en matières grasses du lait était également significativement plus élevé avec la supplémentation en Nor-Grape® BP-O (respectivement, +7% et +8%). Outre l’amélioration des performances, la supplémentation en polyphénols de raisin standardisés a permis d’améliorer le confort des animaux.
Dans l’ensemble, les vaches supplémentées en Nor-Grape® BP-O avaient une température rectale plus basse que les vaches du groupe témoin (38,63 vs. 38,74 ±0,10°C ; voir Figure 2), en particulier le matin à 17 (-0,28 °C) et 28 j (-0,32 °C) lorsque le THI était de 69 et 75, respectivement. Les vaches supplémentées ont passé moins de temps à respirer bruyamment que le groupe CTR (voir Figure 1). Les résultats suggèrent que le Nor-Grape® BP-O est un outil efficace pour soutenir les performances dans des conditions de stress thermique.