Comprendre le développement de la résistance à
Eimeria
La coccidiose, une maladie causée par les protozoaires parasites du genre Eimeria, constitue une menace importante pour la volaille, en particulier les poulets de chair. Ces parasites peuvent provoquer de graves troubles intestinaux, entraînant une mauvaise absorption des nutriments, des diarrhées et, dans les cas les plus sévères, la mort. Les espèces Eimeria développent une résistance par le biais de mutations génétiques et de réponses adaptatives aux coccidiostatiques conventionnels, qui comprennent des substances chimiques, telles que le diclazuril, et des substances dérivées de la fermentation, également appelées ionophores.
Le processus de développement de la résistance est principalement dû à la surutilisation et à l’éventuelle mauvaise utilisation de ces traitements anticoccidiens dans la production de poulets de chair. Lorsque les coccidiostatiques sont administrés à des doses sous-thérapeutiques ou utilisés en continu sans rotation, cela crée une pression de sélection favorisant la survie des souches résistantes. Ces souches subissent des mutations génétiques qui altèrent les sites cibles des médicaments, réduisant ainsi leur efficacité. De plus, certaines souches d’Eimeria peuvent développer des mécanismes pour diminuer l’absorption des médicaments ou augmenter leur expulsion de leurs cellules, ce qui complique encore davantage les efforts de traitement conventionnels. Cette résistance non seulement compromet l’efficacité des traitements existants, mais nécessite également la recherche de solutions alternatives.
Les conséquences de la résistance sur la performance économique et le
Bien-être animal
En ce qui concerne l’impact économique lié à la résistance à la coccidiose, les principaux coûts directs comprennent l’augmentation des taux de mortalité et la réduction du taux de conversion alimentaire. Les coûts indirects peuvent inclure l’augmentation des soins vétérinaires et le renforcement des mesures de biosécurité à l’intérieur des bâtiments avicoles. En outre, les épidémies de résistance à la coccidiose peuvent entraîner d’importantes pertes de production, en raison de la baisse des performances de croissance, ce qui affecte la rentabilité
Du point de vue du bien-être, la résistance augmente la gravité des épidémies au sein des troupeaux de volailles, entraînant de plus grandes souffrances chez les oiseaux infectés.
L'utilisation de solutions alternatives naturelles à base de saponines pour
Combattre la résistance
Les solutions naturelles à base de saponines semblent être des alternatives efficaces aux coccidiostatiques conventionnels, offrant plusieurs avantages lorsqu’elles sont correctement sélectionnées. Les saponines sont des glycosides naturels qui possèdent des propriétés anticoccidiennes. En effet, les saponines ont une structure amphiphile leur permettant de se lier aux stérols, qui sont liposolubles, contenus dans la membrane des cellules d’Eimeria. Ces interactions entre les saponines et les stérols perturbent la membrane de l’Eimeria et entraînent la lyse cellulaire, ce qui provoque la mort de la cellule parasitaire. Mais toutes les saponines n’ont pas la même efficacité contre l’Eimeria.
L’utilisation de solutions à base de saponines pour la gestion de la coccidiose présente plusieurs avantages. Tout d’abord, et c’est le plus important, la différence de mode d’action sur Eimeria offerte par les saponines réduit le risque de résistance croisée. Ensuite, les saponines sont présentes dans des sources végétales renouvelables, ce qui en fait une alternative durable par rapport aux coccidiostatiques chimiques ou issus de la fermentation. Enfin, elles ne laissent aucun résidu nocif dans les produits finis de volaille, ce qui garantit la sécurité alimentaire et évite tout délai d’attente.
En conclusion, la lutte contre la résistance à la coccidiose chez les poulets de chair nécessite une approche globale. S’il est essentiel de comprendre et d’atténuer les mécanismes de résistance, l’exploration et l’adoption de solutions naturelles telles que les saponines peuvent ouvrir la voie à une industrie avicole plus résiliente et durable.